1ère Réunion ministérielle conjointe annuelle des pays de l’Union Africaine et de l’Union Européenne, à Bruxelles (Belgique) : Renforcer le partenariat entre les deux continents pour relever les défis communs
La première réunion ministérielle conjointe annuelle Union Africaine-Union Européenne a regroupé, du 21 au 22 janvier 2019 à Bruxelles, les ministres des Affaires Etrangères des deux institutions, parmi lesquels le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur, M. Kalla Ankouraou. On y notait aussi la présence de l'Ambassadeur du Niger auprès du royaume de Belgique, également représentant permanent à l'Union Européenne, S.E.M Ousmane Alassane, ainsi que de l'Ambassadeur du Niger en Ethiopie et représentant permanent du Niger à l'Union Africaine, S.E.M Zakaryaou Adam Maiga,
Les travaux de cette première réunion ministérielle conjointe annuelle des ministres des Affaires étrangères de l’Union Africaine et de l’Union Européenne ont été coprésidés par la haute représentante de l'Union Européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité, Mme Federica Mogherini, et le ministre rwandais des Affaires Etrangères, président du Conseil exécutif de l'Union Africaine, avec la participation du représentant du président de la commission de l'UA, M. Moussa Faki.
Cette rencontre vise à renforcer le partenariat entre les deux continents et à relever les défis communs, un partenariat étroit et mutuellement bénéfique dans un esprit d'adhésion commune au processus de responsabilité partagée, de réciprocité, ainsi que d'obligation mutuelle de rendre des comptes et transparence réciproque. Aussi, les échanges ont porté sur les conclusions du 5ème Sommet UA-UE, tenu à Abidjan en Novembre 2017 sur le thème : "Investir dans la jeunesse pour une croissance inclusive accélérée et le développement durable ".
La conférence a salué les progrès réalisés concernant l'élaboration du plan d'action d’Abidjan dans chacun des domaines prioritaires du partenariat intercontinental UA- UE. S'agissant tout d'abord de la coopération économique : l'Europe et l'Afrique ont convenu de coopérer pour améliorer le climat d'investissement ainsi que pour mobiliser des investissements dans les secteurs de l'agriculture, des infrastructures, de l’énergie, du numérique, de l'industrie et du transport aérien notamment.
Toujours au cours de la rencontre, des informations ont été communiquées sur les progrès importants enregistrés dans le processus de l'intégration continentale en faveur du lancement de l'accord sur la zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAf), un projet qui a été conduit avec brio par le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, ensuite du marché unique du transport aérien africain et de
l'adoption du protocole relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d'établissement.
Par rapport à la résilience-paix-sécurité et gouvernance, les participants se sont félicités, entre autres, de la signature du protocole d'accord UA-UE sur la paix, la sécurité et la gouvernance en mai 2018, qui place le partenariat institutionnel sur une base solide et structurée tenant compte de la complexité des menaces émergentes et la nécessité de s'attaquer à leurs causes profondes. Des efforts qui contribueront à l'ambition de l'Afrique de faire taire les armes à l'horizon 2020. Les ministres ont également salué le lancement du fonds pour la paix de l'UA, de la nomination de son conseil d'administration et de l'engagement de mobiliser des ressources des Etats membres de l'UA, à concurrence de 400 millions de dollars d'ici à 2021, afin de financer les activités de l'organisation liées à la paix et à la sécurité, ainsi que l'engagement de l'Union Européenne de soutenir les efforts que mène l'UA pour rendre le cadre opérationnel.
En ce qui concerne la migration et la mobilité, il faut surtout retenir que les Etats membres de l'UE, qui ont adhéré au pacte mondial de l'ONU pour les migrations et au pacte mondial sur les réfugiés d'une part et l'UA d'autre part, ont salué l'adoption de ces instruments en tant que cadres de coopération internationaux, non contraignants sur le plan juridique, visant à compléter les différentes stratégies nationales et tenant compte d'approches nationales spécifiques pour examiner les défis liés aux migrations qui concernent les deux continents. Les ministres ont enfin souligné les progrès accomplis récemment dans la mise au point de la coopération internationale entre l'Union Africaine et l'Union Européenne en matière de migrations.
Pour ce qui est du 3e point, c’est-à-dire la coopération sur la scène mondiale, la réunion s'est déclarée convaincue que le multilatéralisme constitue le mode de coopération internationale le plus efficace pour faire face aux problèmes mondiaux, assurer des règles du jeu équitables au niveau international et contribuer à trouver des solutions communes, durables et ambitieuses aux défis qui se posent à l'heure actuelle. Pour les ministres, le dialogue et la coopération sur la scène mondiale peuvent également appuyer le système commercial multilatéral ainsi que le processus de réforme de l'OMC apportant des avantages à la fois à l 'Afrique et à l'Europe.
La première réunion ministérielle conjointe annuelle de Bruxelles, s'est enfin achevée sur une note de satisfaction par rapport au développement de la coopération entre l'UA et l'UE dans tous les domaines. Rendez-vous est donc pris avant la fin de l'année pour la tenue en Afrique de la seconde réunion, afin de passer en revue les objectifs à atteindre pour le prochain sommet UA-UE de 2020 en Europe.
Saadi Sanda, AP/Ambassade du Niger à Bruxelles